Dans le cadre d'une politique environnementale plus stricte, Montréal s'apprête à instaurer une nouvelle réglementation concernant les systèmes de chauffage et les appareils de cuisine dans les nouvelles constructions. À partir du 1er octobre 2024, les bâtiments résidentiels ne dépassant pas trois étages et 600 mètres carrés seront tenus de renoncer aux équipements de chauffage à combustion et aux cuisinières à gaz. Cette obligation sera étendue aux constructions de plus grande envergure à partir du 1er avril 2025.
La mesure fait partie intégrante de la stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et vise à encourager l'utilisation d'énergies renouvelables. Toutefois, des dérogations sont prévues pour les bâtiments de plus grande taille, qui pourront continuer d'installer des systèmes de chauffage à combustion si ceux-ci utilisent du gaz issu de sources renouvelables. Cette nuance permettra de réduire la charge sur le réseau électrique, notamment durant les pics de consommation.
Le nouvel arrêté municipal exclut certaines catégories d'appareils, telles que les barbecues portatifs ou les cuisinières professionnelles dans les restaurants, ainsi que l'utilisation de chauffages provisoires sur les chantiers de construction ou les générateurs d'urgence. De surcroît, les futurs bâtiments devront clairement identifier les sources d'énergie prévues dès la demande de permis de construire, sous peine de pénalités financières en cas de non-conformité.
L'ambition municipale s'aligne avec le Plan climat 2020-2030 de Montréal et la stratégie provinciale visant à réduire de moitié les émissions de GES liées au chauffage des bâtiments d'ici 2030. Ces mesures devraient non seulement favoriser l'essor des énergies propres et la création d'emplois dans ce secteur, mais également protéger les citoyens contre les fluctuations du coût du carbone et améliorer la qualité de l'air local.
Dans cette lancée, Énergir, un acteur majeur de l'énergie au Québec, a pris l'engagement que tout nouveau branchement à son réseau sera alimenté par une énergie 100 % renouvelable à partir de 2024, hormis pour le secteur industriel. Avec un objectif provincial de parvenir à ce que 10 % du gaz distribué soit renouvelable d'ici 2030, les initiatives municipales telles que celle de Montréal prennent un rôle prépondérant.
Il est à noter que cette évolution n'est pas isolée. D'autres municipalités québécoises, comme Prévost et Laval, ont également pris des initiatives similaires, bien que certaines aient suscité des réactions contrastées, notamment de la part de fournisseurs d'énergie préoccupés par l'impact potentiel sur leur infrastructure. Ces mesures reflètent un mouvement croissant vers une transition énergétique durable au niveau local.