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La Crise du Logement au Québec s'Aggrave : Les Données Confirment une Situation Urgente

- Mario Conte - octobre 13, 2023

Le Québec est en proie à une crise du logement croissante, et les dernières données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) peignent un tableau sombre. Les logements deviennent de plus en plus inabordables et rares, posant un défi sérieux tant aux locataires qu'aux propriétaires. Dans cet article, nous plongeons dans les principales conclusions des données de la SCHL et les perspectives divergentes des parties prenantes impliquées.

Baisse Stupéfiante des Nouveaux Logements Locatifs

L'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) prévoit une forte diminution du nombre de nouveaux logements locatifs en 2023. Une baisse frappante de 32 % est anticipée, suite à une chute de 14 % en 2022 par rapport à l'année précédente.

Pénurie de Logements Grave

L'APCHQ estime qu'il y a une pénurie d'environ 100 000 unités de logement au Québec. Les données de la SCHL concernant le taux de vacance appuient cette affirmation. Normalement, un taux de vacance d'environ 3 % signifie un équilibre entre l'offre et la demande. Cependant, en 2021, le taux au Québec s'élevait à 2,5 %, mais il est tombé à seulement 1,7 % l'année suivante.

Dans certaines régions, la situation est encore plus préoccupante, avec des taux de vacance tombant en dessous de 1 %. Dans certaines villes comme Gaspé et Roberval, le taux est même alarmant, atteignant 0 %, ce qui signifie qu'aucun logement n'est disponible.

Le problème s'étend à travers la province. À Montréal, le taux de vacance était de 2 %, à Québec, il était de 1,5 %, et dans les régions métropolitaines comme Gatineau, Sherbrooke, Saguenay et Trois-Rivières, il était inférieur à 1 %.

Facteurs Aggravants de la Crise

Plusieurs facteurs contribuent à l'aggravation de la situation. Les taux d'intérêt en hausse vertigineuse sont une préoccupation majeure, rendant la propriété inabordable pour de nombreux jeunes ménages, les contraignant ainsi à rester sur le marché locatif. Simultanément, les taux d'intérêt élevés entravent les promoteurs, les obligeant à facturer des loyers exorbitants pour récupérer leurs coûts de financement.

Les coûts de construction en constante augmentation dus à l'inflation ajoutent au problème, déconnectant davantage les loyers des prix du marché. L'afflux de nouveaux arrivants qui dépendent initialement de la location aggrave le déséquilibre entre l'offre et la demande.

Augmentations des Coûts de Location Contestées

Le calcul des augmentations des coûts de location est une question controversée. La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) soutient que les loyers sont restés en dessous de l'inflation, qui était de 6,7 % au Québec en 2022. Cependant, les calculs de la SCHL se concentrent sur les unités de deux chambres à coucher et excluent les nouvelles propriétés. Même en utilisant la méthodologie de la SCHL, certaines régions ont connu des augmentations de loyers dépassant l'inflation, comme à Gatineau, où elles ont atteint 9,1 %.

Augmentations Alarmantes des Coûts de Location

Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) calcule les augmentations en incluant tous les types d'appartements, y compris les unités plus récentes et plus chères. Leurs données révèlent des augmentations moyennes choquantes de plus de 20 % dans des régions comme Rawdon, Cowansville et Gatineau, et de plus de 18 % dans des endroits comme Chambly, Brossard, Boucherville, Verdun et Anjou-Saint-Léonard à Montréal.

Les ménages à revenu modéré qui ne reçoivent pas d'aide gouvernementale sont particulièrement touchés par ces fortes augmentations. De nombreux quartiers de Montréal, les banlieues et des villes comme Longueuil, Shawinigan, Sherbrooke, Saint-Jean-sur-Richelieu, Sainte-Agathe, Granby et Baie-Comeau ont également connu des augmentations moyennes allant de 10 à 18 %.

En résumé, aucun coin du Québec n'a été épargné par ces importantes hausses de loyers.

Appels à l'Intervention Gouvernementale

Dans cette crise, les solutions proposées divergent en fonction de la perspective, que l'on soit locataire ou propriétaire.

Le RCLALQ demande un gel immédiat des loyers, suivi d'un plafonnement des loyers et de la création d'un registre des loyers. Il plaide également en faveur de la construction accélérée de logements sociaux et abordables.

En revanche, la CORPIQ s'oppose vivement au contrôle des loyers, favorisant une assistance gouvernementale substantielle et rapide pour la construction de nouveaux logements. Ils demandent également des réformes du cadre réglementaire et fiscal pour favoriser la rénovation du parc de logements existants et la création massive de nouvelles unités.

Cependant, les deux groupes s'accordent sur l'urgence de l'intervention gouvernementale. La ministre du Logement, France-Élaine Duranceau, est pressée d'agir rapidement et avec autorité pour remédier à une situation devenue intenable pour toutes les parties impliquées.

La crise du logement au Québec exige une attention immédiate et des solutions novatrices pour garantir que des logements abordables et adéquats restent accessibles à tous les résidents.

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